Le Porte-Bouteilles de Marcel Duchamp : l'art de ne rien faire ?
Alors que l'art, par étymologie, renvoie à l'action, au «faire», Marcel Duchamp rompt avec ce cloisonnement propre à l'art. Il élargit son champ, ouvre l'art à de nouvelles perspectives et bouleverse notre regard sur l' «œuvre».
«Il pleut des ready-made!» s'exclama l'artiste, face à l'abondance d'un tout, qui peut faire œuvre.
Ici, c'est plusieurs porte-bouteilles suspendus qui nous sont présentés. Complexe de démêler le vrai des faux. Complexe de saisir l'œuvre elle-même. Les porte-bouteilles, alors doublés de leur ombre, renforcent l'ambiguïté. Une œuvre multiple donc ? Par la scénographie, les luminaires qui l'exhibent, on ne sait plus que penser, les objets nous perdent…
Mystère renforcé par leur usure. Chaque porte bouteille a un vécu, une histoire, un passage.
Lequel a été manipulé, touché par l'artiste même ? Est-ce véritablement la question ?
Quête perdue, Duchamp n'a en fait rien fait. Ready-made assuré. Ou presque : il a inventé une «œuvre qui n'en est pas une».
Porte-bouteilles, une installation au sein du Musée d'arts de Nantes, dans le cadre de l'exposition Archipel, fonds de J. Jacques Lebel, 2020.
Post-scriptum : photo prise par mes soins.
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