Daniel Dezeuze : L'artiste qui voile toute notion de représentation

Daniel DEZEUZE, Sans titre, 1975, Bois teinté

 Retour sur la démarche artistique de Daniel Dezeuze, l’un des artistes fondateurs du Mouvement éphémère Support/Surface. 


Oxymore, c’est bel est bien le mot, qui définit l’art de Dezeuze. 

L’artiste vient à se questionner sur la matérialité de la toile, et sur ce qui fait oeuvre en soi. 

Ainsi, dans la décision de dissocier la toile du châssis, de nombreux aspects de son oeuvre vont à l’encontre de ce que nous considérons “Art” : Un tableau qui devient transparent, percé, ce qui contre l’opacité de la toile. Mise en avant du mur sur lequel est accroché l’oeuvre, ce qui non seulement dévoile, mais aussi intègre la surface d’accrochage à l’oeuvre. Et puis, ce qu’il y a de plus apparent : Mise en lumière de l’élément de construction de la toile, le châssis, exposé, tel un tableau. 


Il s’agit d’une démarche clé du XXème siècle dans l’Histoire de l’art, faisant suite à l'apparition du Ready-Made initié par Marcel Duchamp. Une ère qui va donner naissance à un questionnement majeure : Qu’est-ce qui fait oeuvre? Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art en soi? 


Quand Dezeuze dévoile l’arrière-plan d’une oeuvre d’art tel un tableau retourné, il voile toute notion d’image. Ce qui remet longuement en cause l’association automatique de l’image, à l’oeuvre d’art. Ici, nous pouvons considérer que ce qui fait oeuvre n’est pas la matérialité, mais la pensée de l’artiste qui installe un nouveau paradigme, sur la table de l’histoire de l’art. 


Les tableaux de Daniel Dezeuze rompent avec la représentation, et laissent ainsi place à la présentation, de la propre pensée de l’artiste.


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